Le marché de l’*immobilier ancien* connaît un renouveau significatif. Selon l’étude « Point marché immobilier Ancien » réalisée par Little Worker, une tendance claire émerge. Avec une baisse des prix, des évolutions dans les aides gouvernementales et un désir croissant pour une consommation durable, les Français redécouvrent les atouts de l’ancien. Que ce soit à Paris, Lyon ou Bordeaux, les acheteurs privilégient la personnalisation, la valorisation de leur bien et, surtout, la performance énergétique. Qu’est-ce qui explique ce nouvel engouement ? Quels éléments transforment cette industrie ? Plongée dans un marché en évolution, où défis réglementaires, attentes sociétales et opportunités économiques s’entremêlent.
Un marché de l’immobilier ancien en pleine effervescence en 2024
En 2024, le marché de l’*immobilier ancien* a connu un accroissement notoire de son activité. D’après le rapport de Little Worker, les transactions ont augmenté de 18 %, en grande partie grâce à une baisse des taux d’intérêt, passant de 4,20 % en 2023 à 3,37 % en décembre 2024. Ceci est également renforcé par des aides publiques telles que MaPrimeRénov’ et l’*éco-prêt à taux zéro* (éco-PTZ).
Les acheteurs se tournent de plus en plus vers l’*immobilier ancien*, qui offre un potentiel de transformation prisé. Ainsi, la valeur verte a connu une hausse de +3,4 % par projet. En outre, le coût moyen des rénovations a grimpé de 15 % en 2024, témoignant d’un investissement accru. Les besoins des acheteurs évoluent, et ils cherchent à concevoir durablement un intérieur qui leur ressemble.
Focus sur les métropoles françaises : Paris, Lyon et Bordeaux
Paris : un marché haut de gamme en stabilisation
En moyenne, à Paris, les prix de l’immobilier ancien s’établissent à 9 385 €/m², présentant des variations notables. Ils atteignent 15 384 €/m² dans le 6e tandis qu’ils s’élèvent à 8 615 €/m² dans le 19e.
« Le budget moyen pour des travaux de rénovation dans la capitale se maintient à hauteur de 1 500€/m². Nous observons une tendance croissante des rénovations énergétiques, permettant ainsi aux propriétaires d’améliorer la valeur verte de leur bien. » – Guillaume LE GOFF, Directeur d’agence Paris, Little Worker.
Le rapport met en évidence une hausse de 7 % des ventes en 2024, après deux années de baisse. L’intérêt se concentre sur les biens à forte performance énergétique, notamment ceux ayant reçu un DPE amélioré, en accord avec les nouvelles normes législatives (interdiction progressive des passoires thermiques selon la loi Climat et Résilience). Les acheteurs, de plus en plus soucieux des enjeux écologiques, recherchent des logements bien orientés, lumineux, et avec un budget travaux moyen de 1 500 €/m², comparable aux autres métropoles.
Lyon : une stabilisation et des exigences renforcées
À Lyon, le prix moyen de l’immobilier ancien s’élève à 5 000 €/m², avec de fortes disparités suivant les quartiers. Dans le Vieux Lyon, les prix atteignent 8 000 €/m², tandis qu’à Gerland ils s’établissent à 4 000 €/m². L’engouement pour les appartements haussmanniens et les maisons individuelles reste fort, soutenu par une demande en hausse de +95 %.
Les acheteurs, aujourd’hui mieux informés, deviennent plus exigeants concernant la qualité de la construction, l’emplacement et la performance énergétique. Le télétravail influence également leurs préférences : les espaces extérieurs et les quartiers paisibles attirent de plus en plus d’acheteurs. Toutefois, la situation économique pousse à une certaine prudence. Les prix semblent se stabiliser, et même connaître une légère baisse dans des quartiers comme Confluence et Gerland (-2 %).
« Les acheteurs retrouvent une certaine marge de négociation mais demeurent exigeants sur un marché où l’offre est abondante. Ils recherchent des biens avec des espaces extérieurs et se dirigent vers des quartiers tranquilles. » – Matthieu LAMOTHE, Directeur d’agence Lyon, Little Worker.
Bordeaux : une attractivité renouvelée après une correction de prix
La dynamique du marché de l’immobilier ancien à Bordeaux reprend après une baisse des prix de 8 %. Le tarif moyen s’élève à 4 680 €/m², avec des sommets dans le Triangle d’Or (6 800 €/m²) et les Chartrons (6 500 €/m²), contre 4 504 €/m² pour un appartement standard.
Le coût des rénovations varie entre 1 200 et 1 500 €/m², avec une demande soutenue en provenance des primo-accédants, motivés par des critères esthétiques, mais aussi par des gains en performance énergétique. La ville fait face à une pénurie de logements à louer, ce qui pousse certains vendeurs à garder leurs biens pour la location. Malgré des budgets restringés, les acheteurs restent exigeants, et certains préfèrent retarder leurs projets en attendant des conditions économiques plus favorables.
« À Bordeaux, l’esthétique est la principale motivation qui pousse les acheteurs à envisager la rénovation, devançant même l’amélioration de la performance énergétique. » – Marie LOBODA, Directrice d’agence Bordeaux, Little Worker.
rénovation énergétique : un moteur de transformation du marché immobilier
La performance énergétique : un pilier essentiel
L’*immobilier ancien* occupe une place centrale dans la transition énergétique. À compter de 2025, les logements classés G seront prohibés à la location, conformément à la loi Climat et Résilience. De nouvelles aides, telles que le prêt avance mutation, soutiennent les propriétaires dans ce mouvement.
Actuellement, l’immobilier ancien représente un levier stratégique dans cette transition. Le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) devient l’indicateur incontournable. À partir de 2025, il ne sera plus possible de louer des logements classés G, suivis des F en 2028 et des E en 2034.
Des évolutions notables dans les tendances de la rénovation
Les projets de rénovation se diversifient : plus de 13 % des initiatives intègrent désormais des éléments énergétiques, contre 8 % en 2023. Cependant, le confort, la lumière et l’esthétique demeurent des critères primordiaux dans la conception de projets durables. Ainsi, l’intérieur design, l’accès à la lumière naturelle et la modularité des espaces sont devenus des standards incontournables.
Perspectives 2025 : un marché de l’immobilier ancien prometteur
Les prévisions de Little Worker indiquent une hausse des transactions dans l’immobilier ancien de 32 % entre janvier 2024 et janvier 2025. Cette tendance est amenée à se poursuivre, soutenue par la baisse des prix, l’élargissement des aides et une offre toujours plus variée.
Ainsi, l’immobilier ancien se positionne comme une solution durable face aux contingences environnementales et à la pénurie de logements neufs. Le reconditionnement immobilier, soutenu par Little Worker, vise à diminuer l’impact carbone des rénovations, à encourager le réemploi de matériaux et à réduire les déchets. Par ailleurs, des initiatives telles que la reconversion de bureaux en logements, soutenues par l’action publique, pourraient contribuer à remodeler le marché vers un modèle plus écologique et résilient.