Après une période de deux ans marquée par une diminution des prix, le marché immobilier français semble s’engager vers une phase de stabilisation. Selon les dernières analyses du marché, les prix de l’immobilier en février sont restés relativement constants, avec une légère hausse à Paris (+0,2 %) et dans certaines métropoles comme Strasbourg et Montpellier (+0,6 %). En revanche, Nantes continue de connaitre une tendance baissière significative. De plus, les délais de vente s’allongent, illustrant un attentisme persistant tant du côté des vendeurs que des acheteurs. Cette stabilisation est-elle le signe d’un rebond du marché ou simplement une pause avant une nouvelle correction ? Analysons les tendances actuelles.
État du marché immobilier : des prix qui se stabilisent
Ralentissement de la baisse après deux ans de recul significatif
Le marché immobilier français entre dans une phase de stabilisation après avoir enregistré une forte chute en 2023 et 2024. Actuellement, le prix moyen au m² en France se situe à 3 016 €, un chiffre stable par rapport au mois précédent. Ce statu quo fait suite à des baisses cumulées allant jusqu’à -8 % dans certaines grandes villes au cours des deux dernières années.
Ce ralentissement peut être attribué à plusieurs facteurs. D’une part, la correction des prix entamée en 2022 a permis de réaligner le marché après des années de hausse continue. D’autre part, l’amélioration des conditions d’emprunt, avec une légère baisse des taux d’intérêt, a redonné du pouvoir d’achat aux acheteurs potentiels.
Hausse des prix dans des grandes villes spécifiques
Alors que les prix de l’immobilier au niveau national stagnent, quelques grandes métropoles affichent une légère remontée. Strasbourg et Montpellier affichent une augmentation de 0,6 % en février, Lyon suit avec +0,5 %, tandis que Toulouse enregistre +0,4 % et Nice +0,1 %.
Paris, qui avait connu une baisse continue depuis son sommet de 2020, observe également un léger rebond. Le prix moyen au m² atteint ainsi 9 380 €, représentant une hausse de 0,2 % sur le mois. Bien que cette hausse soit modérée, elle contraste avec les tendances baissières des années précédentes.
Ces hausses localisées peuvent être expliquées par une demande accrue dans certaines zones dynamiques, où l’offre reste limitée. À Lyon, par exemple, des quartiers en pleine revitalisation attirent de plus en plus les acheteurs.
Nantes, le cas alarmant
À l’opposé, Nantes se distingue par une poursuite de la baisse significative des prix. La ville connaît un recul de -0,7 % en février, -1,3 % depuis janvier et -5,9 % sur un an. Depuis juin 2022, les prix y ont chuté de 17 %, effaçant près d’un tiers de la hausse observée de 2015 à 2022.
Cette situation résulte d’une offre supérieure à la demande et d’un ralentissement économique qui pèse sur le marché local. De nombreux propriétaires rencontrent des difficultés à vendre leurs biens, ce qui agit comme un frein à la hausse des prix immobiliers.
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Allongement des délais de vente : un marché encore en retrait
Une attente généralisée qui ralentit les transactions
Bien que les prix immobiliers se stabilisent, les délais de vente continuent de s’allonger. Actuellement, il faut en moyenne 83 jours pour conclure une transaction, contre 72 jours en 2023 et 63 jours en 2022. Ce phénomène touche l’ensemble du territoire, indiquant un attentisme généralisé de la part des vendeurs et acheteurs.
Ce ralentissement est en partie dû à l’hésitation des vendeurs, qui espèrent une reprise des prix dans les prochains mois et préfèrent attendre plutôt que d’accepter des offres inférieures à leurs attentes.
Les villes où les délais de vente s’allongent considérablement
Dans certaines villes, l’augmentation des délais de vente est particulièrement marquée. Rennes et Lille enregistrent +21 jours sur un an, Montpellier +10 jours, Strasbourg +11 jours et Nantes +16 jours. Ces hausses traduisent une demande plus faible et une offre trop abondante, ce qui complique les transactions.
Toulouse, une dynamique prometteuse
À l’inverse, Toulouse est l’une des rares grandes villes où les délais de vente diminuent. En moyenne, 67 jours suffisent désormais pour vendre un bien, soit 17 jours de moins qu’il y a un an. Ce dynamisme s’explique par une demande soutenue et un marché plus fluide.
Moins de négociations et marges de réduction en recul
Un plafonnement du nombre de biens négociés
Bien que 77 % des transactions impliquent encore une négociation, cette proportion stagne. En 2023, le taux de biens négociés avait augmenté de 6 points, mais cette hausse n’a été que de 3 points en 2024.
Marges de négociation qui se resserrent
Les marges de négociation se réduisent également. La baisse moyenne des prix après négociation est passée de -5,2 % en janvier 2024 à -4,4 % en février 2025.
Un cas particulier pour Paris
Dans la capitale, la pression sur les prix immobiliers se relâche progressivement. La proportion de biens négociés y est passée de 81 % en 2024 à 75 % en 2025. La marge de négociation moyenne a diminué à -3,1 %, contre -3,6 % un an plus tôt.
Perspectives 2025 : vers un équilibre durable ou un nouveau ralentissement ?
Le marché immobilier semble se diriger vers une phase d’équilibre. La stabilisation des prix et la légère reprise observée dans certaines villes suggèrent que le cycle baissier pourrait toucher à sa fin. Néanmoins, l’évolution des taux d’intérêt et la confiance des acheteurs seront déterminants dans les mois à venir. Si les tendances actuelles se confirment, 2025 pourrait bien marquer la fin de la baisse des prix immobiliers en France.